L'intimidation ne  blesse pas seulement dans la cour d'école ou au travail… Elle entraîne sur le  plan émotionnel et comportemental des modifications qui bouleversent la vie  familiale. Pour mieux la combattre et préserver votre famille de ses effets  destructeurs, apprenez à en reconnaître les signes.
  - Le repli  sur soi – Les victimes d'intimidation ont souvent  tendance à dissimuler leur désarroi. Voyant le comportement de leur enfant se  modifier, les parents peuvent imaginer toutes sortes de scénarios d'horreur. L'ambiance  à la maison se crispe. Déconcertés, soupçonneux, les adultes sombrent parfois dans  l'autoritarisme, ce qui incite l'enfant à se refermer encore plus.
- L'irritabilité  – Qu'elle frappe à l'école ou en milieu de  travail, l'intimidation met ses victimes sous tension et les rend parfois plus  irascibles à la maison. Constamment soumises au dénigrement et aux critiques  acerbes, elles peuvent réagir très vivement aux remarques les plus innocentes  de leurs proches.
- L'isolement – Certaines victimes ont tendance à s'isoler, détériorant  ainsi la qualité des liens familiaux. Leurs proches se sentent rejetés. À  terme, cette coupure dans les relations corrode la cohésion et la solidarité  familiales.
- Le mensonge – Déstabilisées par l'intimidation, certaines victimes se sentent humiliées et responsables de  la situation ou croient que leur bourreau ne fait que souligner leurs défauts.  Par honte ou par crainte d'envenimer la situation, l'enfant invoquera souvent  des excuses fantaisistes pour ne pas aller à l'école. Le voyant feindre d'être  malade ou multiplier les prétextes les plus extravagants pour rester à la  maison, ses parents finissent par s'inquiéter pour sa santé physique ou  mentale.
- La dégradation de la confiance en soi – Certaines familles ne prennent pas l'intimidation au  sérieux. À les entendre, elle fait partie intégrante de l'enfance, de l'adolescence  ou des jeux de coulisses de la vie professionnelle. Cette absence d'empathie  amène la victime à douter de ses propres émotions et perceptions. C'est  particulièrement le cas des enfants, qui croient généralement tout ce que disent  leurs parents.
- La méfiance envers l'entourage – Quand sa famille prend l'intimidation à la légère, la  victime se sent isolée et incomprise. Elle perd confiance en ses proches, et ce  clivage familial peut persister bien au-delà des épisodes d'intimidation. Ce problème  s'observe en milieu professionnel, mais surtout en milieu scolaire.
- L'angoisse – La terreur causée par les attaques répétées se  transforme parfois en une véritable phobie sociale. La victime se met à fuir  les activités qu'elle aimait jusque-là, y compris les sorties en famille.
- La détérioration de l'estime de soi – L'exposition fréquente à des comportements cruels ou  humiliants finit par convaincre la victime qu'elle ne vaut rien. Inévitablement,  ses relations avec ses proches s'en trouvent altérées. À la maison, elle n'ose  plus protester quand on la traite injustement. Les victimes adultes se  déprécient, se sentent bonnes à rien, et s'imaginent qu'elles ne sont qu'un  fardeau pour leur partenaire ou leurs enfants.
- La surprotection – Quand ils prennent conscience de la gravité du  problème, certains parents ont tendance à protéger l'enfant de manière  excessive : ils l'étouffent et l'empêchent alors de développer son  autonomie.
L'intimidation peut avoir des conséquences  désastreuses. Toutes les familles auraient avantage à se munir de stratégies de  prévention reposant sur la confiance et l'ouverture. Le maintien de communications  franches et fréquentes entre tous les membres de la famille s'avère un outil  précieux pour affronter ce fléau. Il est important que les jeunes victimes puissent  en parler en toute confiance à leurs parents; idéalement, leur père et leur  mère devraient être pour elles des amis sûrs. Les parents, quant à eux,  devraient tout mettre en œuvre pour préserver les liens familiaux et favoriser les  conversations à cœur ouvert. Certes, le sujet n'est pas facile à aborder. La cohésion  familiale offre toutefois un bouclier inestimable aux victimes, qui auront  moins de réticence à se confier et à demander de l'aide en cas de difficulté.
 L'acquisition de stratégies ciblées d'adaptation  représente un atout certain pour les enfants. En apprenant à réagir de manière  efficace à d'éventuelles malveillances, et à les dénoncer, ils seront mieux en  mesure d'éviter l'intimidation et de limiter ses effets dévastateurs si jamais  ils en sont victimes.